Encore une journée qui commence toujours de la même façon. Je sors du cocon à 6 heures du mat', car j'ai pas besoin de dormir plus, je constate l'état de ma piaule, faudrait vraiment que je fasse le ménage ici, mais j'ai pas que ça à faire. Entre les ordres d'en haut et ma vie privée, je m'en sors pas vraiment hein. Non mais sérieux, me demander de bosser plus de 10 heures par semaine, pour un réglage de compte, un assassinat et une garde du corps, franchement. Heureusement qu'il me laisse tranquille après ça, c'était limite pour moi. Bon allez, il est l'heure de me préparer un petit dej et de me préparer à sortir un peu. Chez moi, c'est pas super grand, c'est dans les bas-fonds et honnêtement, vu le quartier, je m'en sors plutôt bien. Une petite douche, le temps de se coiffer et de manger un peu, il devait bien avoir deux heures d'écoulées. Par la fenêtre, je pouvais voir les honnêtes gens partir dans les bureaux ou sur des chantiers. Je ne les envie pas du tout, se tuer à la tâche pour quelques sous, c'est pas mon truc. Ils ne sont pas libres, comme moi. Je peux faire tout ce que je veux, quand je veux, et celui qui me dit que j'abuse, il goûte à mes poings, c'est aussi simple que ça. Il y avait qu'à la mafia où je pouvais être moi tout en gagnant un peu de fric, mais ils ont surtout besoin de moi car ils n'ont pas les couilles de faire ce que je fais. C'est bon quoi, c'est qu'une vie d'enlevée ou un passage à tabac, la personne avait qu'à être plus forte en face.

Une fois que j'avais mangé, je me préparais à sortir. Je cherchais pas à être élégante, juste à l'aise. Un petit haut qui laissait un peu apparaître mon ventre et un short plus court que la normale. J'aimais bien courir librement, et les pantalons me gênaient quand je le faisais. Après mûre réflexion, je vais plutôt mettre un t-shirt à manche courte, il faisait pas assez chaud pour ce haut là. Sortant alors, je descendis les marches de l'appartement où j'étais. À l'entrée, il y avait toujours les mêmes mecs qui traînaient, ceux qui veulent se donner un air de caïd, mais ils me laissent passer sans broncher maintenant. En même temps, depuis qu'ils leur manque 3 dents chacun, ils ont vite compris qu'il fallait plus me chercher. Je regardais alors les jeunes enfants en train de survivre comme ils pouvaient, via le vol ou la mendicité. Leur donnant un peu d'argent, je filais ensuite vers le centre-ville, afin de me dégourdir de la veille. Faut dire que je me suis couché à 2 heures ce matin, mais bon, j'ai l'habitude de la nuit. Finalement, j'avais bien fait de mettre ce T-shirt, ça cache mieux mes ailes. J'arrivais au centre-ville, avec ses animations, ses cafés, et tout le vacarme que la circulation provoquait.

Et là, t'as deux abrutis qui me sifflent, en train de boire leur café. Je me retourne, et ni une ni deux, je me retourne et je les regarde.

-Vas-y, siffle encore une fois et je t'arrache la langue avec les dents. Allez assume, vu que mon cul à l'air de te plaire, va au bout de tes pensées!

Avec mon corps frêle, on pourrait penser que je suis inoffensive, mais son pote a vite compris le contraire quand il s'est pris une droite parce qu'il avait osé me siffler dessus en pleine face. Allongé au sol, je lui pris sa langue avec mes doigts et je rapprochais mon visage du sien.

-Je t'avais prévenu, petite merde.

Je commençais à ouvrir ma bouche quand je vis que je n'étais pas seule dans les alentours. Je sentais qu'on me regardait, je n'ai pas vu qui en particulier, mais certains voulaient certainement admirer le spectacle. L'homme au sol lui, semblait déjà commencer à pleurer. Décidément, quelle baltringue celui là.

J'allais donc exécuter mes menaces, commençant doucement à mordre la langue du demi-homme au sol. Fermant doucement la mâchoire pour bien lui faire comprendre ce qu'il l'attendait, je fus néanmoins interrompu par une voix féminine. M'arrêtant, je levais la tête pour voir d'où venait cette voix.

-Mh vous pouvez continuer ce que vous apprêtiez à faire.

-Ouais, je vais pas me gêner.dis-je en reprenant la morsure de plus belle, jusqu'au sang, avant de m'arrêter. Il arrêtait pas de gémir et de gueuler, c'était chiant. Il me soûlait déjà. Je me recule alors, le laissant se relever. Je le regardais alors, d'un air méprisant.

-Bon allez, casses toi. Tu me gonfles. Et tu réfléchiras à deux fois avant de me siffler, sale con.

Evidemment, la menace était aussi valable pour son pote. Les deux hommes filèrent à une telle vitesse qu'ils n'eurent le temps de se retourner. Ce spectacle avait attiré des visiteurs qui avaient observé la scène. Certains étaient dégoûtés, d'autres apeurés, mais il y en avait qu'une qui était intriguée. Ils voulaient ma photo ou quoi? Rapidement, ils commencèrent à partir, ne laissant plus que moi et la blonde qui m'avait parlé tout à l'heure. Je la regardais alors, curieuse.

-Bah alors, tu pars pas? À moins que t'as quelque chose à me dire? En tout cas, faut pas jouer aux débiles avec moi, comme tu peux le voir, je mords.

Au sens propre comme au sens figuré. Je ne suis pas du genre à me laisser marcher dessus, surtout pas par des petites merdes dans leur genre. Au moins, ça m'a permis de me défouler, c'est cool, parce que sinon, je me serais vite ennuyé dans le centre-ville. Tout est trop clean, trop tranquille, on s'ennuie vite, alors dans ce pensionnat pour riches, j'en parle même pas. La vie, la vraie, elle est dehors, car tu peux être libre de te balader où tu veux, quand tu veux, faut juste être assez fort ou rusé pour endurer les coups durs.

Voilà que j'avais fait fuir ces deux moins que rien, il ne restait plus que moi et l'autre blonde en face de moi. Elle semblait avoir assez de cran pour rester en face de moi, ça montre que les femmes étaient quand même plus courageuses que la plupart des mecs, non? L'autre qui sirote son granité, je savais pas ce qu'elle avait, mais elle était bizarre. Ça lui plaisait de voir des gens se faire battre? Ou alors elle est juste déconnectée de la réalité? En l'écoutant, j'optai pour la première option.

-Mh ouais,  en soit si c’était réellement le cas tu n’aurai pas besoin de le dire. Les choses se prouvent, seuls ceux qui ont réellement ce qu’il faut préfèrent les actes aux phrases.

Oh non, ça sentait la miss je sais tout moralisatrice. Il manquait plus que le "ouais, je sais mieux que toi, blablabla" et je la cogne aussi. Et elle me prenait pour qui, celle là? Genre moi je me dégonfle? Si elle savait ce que j'avais fait cette nuit, elle saurait que ce n'est pas une langue arrachée qui m'aurait freinée, loin de là. Qui sait, c'est peut-être la sienne que j'arracherai. Je continuais alors de l'écouter, et ce que j'entendis me fit hausser les sourcils.


--Enfin je dis ça comme ça mais… même s’ils n’ont pas la capacité cognitive de l’exprimer correctement, il est vrai que tu as ton charme.
Il est juste dommage que tu ne sois pas encore capable d’aller aussi loin que tu pourrais le faire.

Attends? Elle a dit que je n'étais pas capable d'aller aussi loin que mes paroles? Je rêve pas? Ohhhh, je sens qu'elle va vite me taper sur les nerfs. Je vais vite lui rappeler à qui elle a à faire, elle est audacieuse, mais il ne faut pas trop l'être avec moi, sauf si on est prêt à en payer le prix. Pour l'instant, je me contenter de la regarder et de ricaner.

-Merci pour le compliment ma jolie, t'es pas mal non plus, mais ce n'est pas pour autant que je vais te laisser déblatérer des conneries pareilles. Tu crois que je n'aurais pas mis mes menaces à exécution pour cet abruti?

Je me rapprochais d'elle, avec un sourire carnassier. Si elle voulait me provoquer, cela risquait de mal se terminer pour elle, mais j'avais envie de voir jusqu'où cette fille a du cran.

-À moins que tu préfères que j'agisse, plutôt que de parler. Je peux très bien arracher ta langue, si tu veux une preuve. À moins que tu préfères en venir aux poings.

Je la regardais alors de haut en bas, me permettant de lui replacer une mèche de cheveux correctement.

-Mais ça serait dommage d'abîmer un si joli minois, tu ne trouves pas? Mais bon, cela ne regarde que toi.

Je riais avant de reculer un peu. Elle voulait jouer, alors on va être deux à jouer, mais je ne suis pas du genre à me laisser faire aussi facilement, je suis assez têtue quand il s'agit de tenir tête. Et oui, je suis plutôt sanguine comme femme, il ne faut pas jouer avec moi sans craindre de se cramer les pattes, et elle va vite l'apprendre à ses dépends.

Encore une qui se sentait plus car elle avait des avantages physiques pour exciter des gens en manque. L'humilité, ce n'était pas pour elle apparemment, mais je comptais bien la remettre à sa place, que ça soit verbalement, ou physiquement. Généralement, les personnes qui ont confiance en eux sont soit des personnes se croyant tout permis car ils ont une certaine place dans la société ou quelque chose du genre, soit qu'elles ont plusieurs cordes à leur arc. Elle continua alors de parler, me tapant de plus en plus sur les nerfs.

-Quant à ta seconde question, je ne crois pas, je constate simplement ce qu’il s’est passé. Tu l’a laissé filer sans mettre à exécution ta menace de façon entière. Quant au fait d’essayer de me faire mal, je pense que ce serait très intéressant de te voir essayer petite chenille.

Elle était sérieuse? Petite chenille? Moi?! C'est plutôt elle qui va devenir une larve avec ce genre de propos! Faut avoir du cran pour m'appeler petite chenille et être encore en face de moi. Et quand je la menaçais de la frapper, elle me rétorqua que cela ne pourrait arriver que si j'étais capable de la frapper. Je serrais les dents, le regard assassin, ma colère était noire. Cette pimbêche m'énervait, et même si elle semblait confiante malgré le danger imminent, elle n'était pas préparée à mes éventuelles coups. Je ne suis pas une hybride ordinaire, je sais me battre, je me bats tout le temps! Si je le voulais, je pourrais l'assassiner, mais cela me ferait remarquer davantage, et le boss n'aime pas trop quand je m'affiche trop, il dit que c'est mauvais pour lui. Et moi qui voulait m'amuser, tant pis. Je lui apprendrais juste l'humilité et ça sera déjà bien. Je me mettais déjà en position, prête à me battre. Je lui donnais un dernier avertissement, feintant un coup de poing rapide sur le nez et me rétractant instantanément, souriant en coin

-Faudra pas venir pleurer chez papa maman ou devant ton miroir quand t'auras la gueule déformée. Mais bon, tu l'as cherché, chiennasse.

Cette fois-ci, le coup de poing partait vraiment. Il était vif mais il pouvait être esquivé si on avait un minimum de réflexes. De plus, je n'avais pas mis toute ma force dans ce coup, je n'allais pas non plus lui passer un tabac tout de suite dans la rue, je veux qu'elle soit encore consciente pour qu'elle pleure dans la rue et qu'elle s'excuse d'avoir voulu faire sa maline face à plus coriace que soi. Au moins, elle verra que cette fois, je vais jusqu'au bout! Maintenant, est-ce que ses provocations étaient juste là pour tenter de m'intimider, ou alors, elle savait se défendre elle aussi? Sûrement le premier cas, mais même si elle sait se défendre, cela ne va pas m'empêcher de continuer de la frapper, au contraire.

Le coup était parti, et à moins qu'elle sache se défendre un minimum, elle le prendra de plein fouet, pour mon plus grand plaisir. C'était le moment de savoir si sa confiance en soi était due à un simple statut social ou à une vie plus difficile. Quand elle esquiva le coup, je compris que c'était la deuxième option, ou un coup de bol. Elle était vraiment hautaine dans ses paroles, à croire que je n'étais pas une menace pour elle.

-Loupé

Elle préféra alors à boire son granité plutôt que de se battre sérieusement. Mais QUI est-elle pour se conduire ainsi envers moi? Juste parce qu'elle a esquivé un coup, elle ne se sentait plus pisser? Je comptais pas me battre sérieusement, mais après avoir vu ça, il était hors de question qu'elle s'en tire sans rien, ou avec au moins un bleu en pleine face. Mon sang commençait à bouillir quand je l'entendais parler.

-En même temps t’es une humaine. Bon moi je vais me remettre à mon shopping si tu as finis ta fausse démonstration de force.

Rectification : Elle allait mourir sur place. Mais avant de la tuer, il faut que je l'énerve aussi. Aucune personne ne peut laisser passer un tel affront, sauf les victimes, et moi, je ne mange pas de ce pain là. La blondasse en revanche, elle va bouffer le trottoir. Mes années en tant que femme de main de la mafia allaient me servir, m'approchant alors rapidement, mais furtivement, les bruits de pas n'étaient pas audibles à cause du bruit de la ville. Donnant alors un grand coup de pied à la hauteur de son visage derrière elle, je m'étais arrangé pour dégager sa boisson au loin, quitte à ce qu'elle ait un peu de son liquide sucré dans les cheveux. J'avais les sourcils froncés, les yeux écarquillés, et un regard qui en disait long sur l'état dans lequel je voulais qu'elle reparte.

-J'ai l'air d'être une humaine? Toi en tout cas, je sais pas ce que t'es, mais tu vas vite revenir ici, et bouffer le trottoir. Et efface moi cet air hautain de pétasse quand je te parle, je suis pas ta pote.

J'attendais qu'elle se retourne et qu'elle daigne me regarder. Personne ne me tourne le dos après m'avoir provoqué, personne! Cette petite peste allait m'entendre, oh que oui! Qu'elle vienne se battre, au lieu de m'esquiver comme une lâche. Lui faisant un signe de la main, je lui dis de revenir.

-Allez, reviens ici un peu, si tu crois que j'en ai fini avec toi!

Je me mettais en position, prête à ne pas faire de cadeaux cette fois-ci. Elle m'a cherché, et maintenant, elle va me trouver! Il faudrait vraiment qu'un imprévu arrive pour que je ne lui colle pas mon poing à sa petite gueule de princesse.

Allez, c'est bon, elle me gonflait celle-là, avec son air hautain de miss "je sais tout". Non, sérieusement, elle vient d'où? L'autre, juste parce qu'elle esquive un coup, elle croit être la maîtresse du monde, faut qu'elle redescende. Le pire, c'est qu'elle ose soupirer quand je la menace de lui faire bouffer le trottoir.

-Tu es une humaine pour moi, pour les scientifiques aussi. Tu n’as ces ailes qu’à cause d’une variation génétique chez certains humains. Tu n’as rien de si différent de l’espèce humaine, combien tu doives t’en cacher.
Quant à moi je suis une démone, ce qui veut dire, que ça n’a aucun intérêt que je t’affronte, puisque je sais déjà comment cela va finir.

Et voilà qu'elle sort des termes techniques qui n'ont ni queue ni tête. Moi, une humaine? On aura tout vu. Par contre, quand elle dit que c'est une démone, je la crois assez facilement. Pourquoi? Parce que ça doit être un enfer de la côtoyer tout les jours. Je soufflais un peu et je roulais des yeux, tant elle m'ennuyais. Le pire, c'est qu'elle ne se défendait même pas, elle laissait couler, je n'avais jamais vu quelqu'un avec une telle faiblesse. En temps normal, quand quelqu'un salit ton honneur, on ne laisse pas la personne s'en tirer aussi facilement, si? Ça s'appelle le respect, et si tu ne te fais pas respecter, et bien on te crache dessus, c'est normal.
L'écoutant parler, je compris qu'elle vivait réellement sur une autre planète.

-Non c’est vrai, tu dois me repayer une boisson.

Je soupirais fortement, elle était vraiment désespérante. Je m'approchais un peu d'elle, pour être en face d'elle et la regarder droit dans les yeux.

-Mais tu peux te la foutre au cul ta boisson! Au pire, t'as qu'à draguer d'autres gens avec ton air supérieur qui seront plus débiles que toi! Mais avant, tu vas t'en prendre une. Et si tu t'excuses de m'avoir manqué de respect, peut-être que je ne ferais pas trop de dégâts à ton visage. Pour une démone, t'incarnes plutôt la paresse que tout le reste, à moins que tu sois une hybride mi-humaine mi-connerie.

Il était difficile de se débarrasser de moi quand j'étais en rogne. Elle avait au moins l'audace de me "tenir tête", même si ça ressemblait davantage à de la fuite qu'à un affrontement sérieux. La vérité, c'est qu'elle devait avoir peur, et qu'elle avait esquivé mon coup avec de la chance, et qu'elle ne veut pas réitérer l'expérience, c'est tout.

-Tatata, démon de la luxure chérie, je te prie, faut refaire ta culture. Je te l’ai dis, ça n’aurait aucun intérêt tant pour moi que pour toi que je me battes contre toi, non seulement je te mettrais au tapis, c’est une évidence mais en plus tu deviendrais ma petite marionnette.
Tu ne voudrais pas devenir ma petite marionnette, privée de toute volonté non ? Alors soit gentille et comporte toi comme l’humaine que tu es, et va me reprendre une boisson d’accord ?

Elle était sérieuse? Moi? Devenir sa marionnette? Et puis quoi encore? J'aimerais bien voir ça. Et démone de la luxure, ça veut dire qu'elle couche avec n'importe qui? Si le fait de coucher avec des gens fait d'elle une démone, alors je ne devrais pas en être loin aussi. Elle continuait alros de parler, encore et encore. Elle était juste ennuyeuse à force, à force de parler d'ange et de démon, moi je veux juste lui mettre mon poing à la figure et rien d'autre, pas qu'elle me fasse un cours d'histoire.

-Le jour où tu deviendras une démone on en reparlera peut-être. Ou un ange, mais ça m’étonnerai que tu deviennes un ange un jour. Pas assez prude et innocente pour rentrer dans leurs standings. Oh ne le prends pas mal, c’est un compliment venant d’un démon.

Je commençais à rire. Là dessus, elle avait raison. Moi, innocente et prude? Elle n'était pas si aveugle que ça, mais même les personnes les plus idiotes pouvaient avoir le sens de la vue. Je la regardais donc, jubilant encore un peu.

-Tout ce que je vois, c'est que tu te défiles. Mais c'est bien, au moins, t'es pas aveugle, j'ai rien d'une ange, de toute façon, je suis pas assez coincée du cul pour en être une. Être une démone ne m'intéresse pas non plus, j'ai pas besoin d'en être une, je vaux mieux que ça. Et puis, démone de la luxure, laisses moi rire, t'as qu'à draguer tout les mecs du coin pour te faire rembourser ta boisson, avec des suppléments. Et moi, devenir ta marionnette? Mais dans quel univers tu vis? Même avec 14 000 605 possibilités, tu n'aurais pas une situation qui te serait favorable. Tu ne fais que bluffer, mais au fond de toi, t'as la trouille.

J'étais sûre de moi, je marchais donc en sa direction, jusqu'à arriver à 50 centimètres d'elle. Je souriais en coin, la provoquant.

-Alors? Tu ne fais rien? J'attends! C'est pas que je m'ennuie à force, mais un peu quand même, donc si tu pouvais au moins t'excuser et te tirer en courant, ou essayer de te battre, ça serait cool, parce que là, j'ai qu'une seule envie, c'est de dormir.

En vrai, plus je lui parlais, moins j'avais envie de la frapper. Car ça ne vaut même plus le coup, elle me soûle plus qu'elle m'énerve. Si c'était la démone de la luxure, elle réveillait en moi le démon de la paresse, car elle est d'un ennui... il y avait aucun piquant à lui parler, juste des mots, des mots et encore des mots. Pas un seul geste, et je communique mieux avec le corps qu'avec les mots, les arguments sont généralement plus percutants. Allez quoi, au moins une tentative de coup, quelque chose du genre, mais qu'elle arrête de parler encore et encore, qu'elle se défende, merde! Je pourrais la critiquer pendant des heures qu'elle ne broncherait même pas, elle n'a plus d'amour propre ou quoi? Moi j'aurais déjà craqué à sa place, mais bon, faut croire que la fierté, ce n'est pas universel.

-J’avais oublié à quel point les humains étaient idiots et bornés.

-Je suis une hybride! T'arrives pas à te mettre ça en tête ma parole. T'as beau avoir le look et le corps d'une femme de 20 ans, ton cerveau lui, est en fin de vie.

Je m'étais approché de cette conne, mais rien à faire, toujours le même discours, le même ennui. Démone, anges, tout ça, ce ne sont que des conneries. Elle avait peur, je le sais, je le sens. Elle ne savait qu'esquiver les coups, c'est tout. Et malgré tout, elle continuait de se défiler, et ça me gonflait, de plus en plus.

-Mais est-ce possible d’être aussi stupide au point de ne pas pouvoir comprendre et d’entendre raison ou alors t’as-t-on frappé la tête trop près du mur quand tu étais enfant ? Bon alors je vais le dire avec des mots simplifiés pour que tu le comprennes : toi , créature inférieure humaine, moi ? Démone de rang supérieur. Toi finir marionnette si moi affronter toi ? Toi comprendre ?

Attends, elle insinue que mes parents m'ont bordé trop près du mur? Là, c'était trop, et cette fois-ci, plus de retenue. J'osais directement la toucher, tapotant avec force son torse avec mon index. Elle m'énervait, vraiment, surtout quand elle prenait cet air d'attardée, cette pimbêche.

-Alors, de 1, tu ne fais pas d'allusions à mon enfance, je vais pas juger si tu fais des tournantes le soir. De 2, parles moi encore comme une attardées, et je te garantis que tu vas perdre suffisamment de neurones pour le faire naturellement. Et puis tu sais quoi? C'est TOI qui finira comme marionnette, et je me servirais de toi comme un paillasson. Je suis même pas sûre qu'avec aussi peu d'audace, tu puisses te faire appeler démone de la luxure. Aucun mec ou aucune femme ne voudra de toi, ou alors, il fera juste semblant pour s'envoyer en l'air.

M'énervant davantage, je lui pris les épaules et commença à la secouer.

-Mais tu vas te défendre grognasse? Je t'insulte là! Je bafouille ton honneur et je te rabaisse, t'es morte de l'intérieur ou quoi?

Je pris de l'élan avec mon poing pour la frapper, trop c'est trop. Elle me soûlait, je lui en mettrais juste une pour me dire que je me suis vengé et je m'en irais, elle me gonfle, les démons sont chiants, les passants sont chiants, tout est chiant. Je veux la cogner, je veux cogner les gens qui m'entoure, je n'en peux plus, je vais craquer face à tant de non-réaction. Je devais faire quoi pour qu'elle arrête d'être stoïque?

Elle avait beau dire que ce n'était pas une question d'honneur, tout ce que je voyais, c'est qu'elle se défilait une fois de plus, et ça me soûlait au plus haut point. Elle pouvait avoir quelqu'un, je m'en foutais complètement, ça ne change rien à mes envies, à savoir la cogner. Si j'étais si inférieure que ça, pourquoi ne m'as t-elle pas réduit en poussière ou que sais-je encore? Elle n'a juste pas le courage de le faire, tout ce qu'elle raconte, c'est du pipeau pour tenter de m'intimider, mais on ne me la fait pas à moi. Cette pisseuse se prenait pour la reine de ce monde, et il était grand temps que je la remette à sa place. Elle esquiva mon coup à nouveau, à croire qu'elle ne savait que faire ça.

Soudain, elle agrippa mon bras pour m'attirer vers elle. Cette femme était étrange, je commençais à le sentir avec la force de sa poigne qui était en totale contradiction avec sa corpulence. Elle était forte, bien plus qu'elle ne le laissait paraître, ce qui m'a bien surprise. Elle planta ensuite ses dents contre mon cou, ce qui me prit davantage au dépourvu. Pourquoi faire ça? J'étais totalement libre pour qu'elle me donne un coup, au lieu de ça, elle joue les vampires.

En voulant bouger, je sentis que mon corps ne répondait plus. Qu'est ce qu'elle m'avait encore fait, cette garce? Si ça se trouve, elle avait activé son pouvoir et du coup, ça expliquerait pourquoi je n'arrivai plus à agir selon mon bon vouloir. Non, je ne pouvais pas être sa marionnette, je devais me libérer et me contrôler. Et la voilà qui prenait mon visage entre ses doigts, avec un sourire qui se voulait sadique.

-Mmh, on va te faire déjà obéir à mon ordre premier hein ma jolie ? Tu vas venir avec moi et tu vas aller m’acheter la boisson que tu m’as renversé.
Et comme tu seras gentille durant toute la journée, on verra pour te libérer après.

Je luttais intérieurement pour ne pas subir son pouvoir, mais c'était dur, je n'étais pas suffisamment entraînée face aux pouvoirs mentaux, et mon pouvoir ne pouvait rien contre ça. L'horreur, je n'avais plus que deux solutions : Me libérer de son emprise, ou m'assommer pour ne plus agir selon son bon vouloir. Il était hors de question que je la côtoie toute la journée, ça ne sera pas du tout amusant. Je sentais que mon comportement envers elle changeait, ce n'était pas bon, et avant que je perde totalement le contrôle de moi-même, je lui crachai alors à la figure.

-Comme si... j'allais me laisser traîner... aussi facilement.

Je luttais, mais son pouvoir gagnait du terrain. J'avais envie de la prendre dans mes bras et de rester avec elle, mais ça, c'était plus fort que moi. Serrant les dents, je lui tirais le bras, obligé d'effectuer un geste dont je ne voulais pas.

-On va l'acheter, ta putain de glace! Et après, tu me libères de ça, je tiens pas à être collée à toi, j'adorerai ça même. Je veux rester contre toi, et que tu dégages! Saloperie, t'es pas capable de te battre par toi-même, alors je resterai à tes côtés ma belle. Tu fais rien pour attendre! Je vais me libérer de ça!

Mes paroles ne voulaient rien dire, une partie de moi était encore consciente de ma manipulation, tandis que l'autre voulait juste lui sauter dessus pour m'envoyer en l'air avec elle. Mais jamais je n'embrasserai ou ferait des choses avec cette femme sans la moindre trace d'honneur, ça serait dégradant pour ma propre personne. Je la déteste, je la déteste, je la déteste! Tant que ma haine serait là, je ne céderai pas à la tentation!

-Bah en fait t’as pas tellement le choix, comme je te l’ai répété tu es une humaine inférieure. Je t’ai prévenue un nombre incalculable de fois, mais tu es tellement demeurée que tu as pris ça pour… du bluff je suppose ? Bon alors , ta réponse ? Je commence à m’ennuyer moi ?

Elle m'énervait, vraiment, et le pire, c'est qu'à cause de son pouvoir, je devais lui obéir contre mon gré. Je me débattais sans relâche contre cette catin, mais honnêtement, ça m'emmerde. Et voilà qu'elle me racontait son histoire entre les anges et les démons, mais qu'est ce que j'en ai à foutre moi!

-Je te l’ai dis, les seules personnes que j’affronte sont mes chers ennemis depuis des siècles, les anges, et les autres démons, quand l’envie m’en prend de les remettre à leur place. Tu ne mérites ni torture ni même que je m’abîme un ongle avec toi, car même les démons mineurs sont deux fois plus puissant et réfléchis que toi.

Sa voix et ses gestes sur mes cheveux, ils m'apaisaient, mais il ne fallait pas que je me laisse faire. Ce n'était pas moi, je le sais, et qu'est ce que c'était dur de lui résister. Grinçant des dents, je serrais le poing pour ne pas me faire oublier à quoi j'avais à faire.

-Je m'en fous de ça! C'est toi que je veux! Et les humains et les hybrides se rebelleront! Qui voudrait ne pas être à tes côtés jusqu'à la fin des temps? Rah, pouvoir de pute! Je vais te faire bouffer le sol, et chaque partie de mon corps!

À chaque fois que je parlais ça ressemblait à rien. Fichu pouvoir qui déformait mes propos, à force elle va croire que j'ai envie de coucher avec elle. En temps normal, ça ne m'aurait pas dérangé, mais maintenant, elle me répugnait. Elle me tenait le bras et je grinçais des dents. Mon poing était serré si fort que mes ongles commençaient à pénétrer la paume de ma main, mais ça n'était rien comparé à cette torture que je subissais mentalement. On arriva alors devant le vendeur, et elle demanda une autre boisson, car elle a renversé la sienne quelques instants auparavant. Quand il me demanda si j'en voulais une aussi, j'essayais de parler normalement, mais c'était compliqué.

-Non... merci. Je n'ai pas soif.

Mais bordel, elle allait me lâcher le bras où quoi? C'était de la torture! Si seulement je pouvais arrêter son pouvoir, ça m'irait, mais comment? Bon allez, pour 10 centimes, je payais sa boisson, un peu à contre-cœur, mais ça aurait pu être pire. J'étais déjà pressée de repartir et de m'éloigner d'elle le plus possible, mais ça m'était impossible. Cela m'énervait tellement qu'on pouvait voir des veines se gonfler sur mon front, c'était pas beau à voir. Attendant d'être un peu plus éloignées, je lui demandais brutalement.

-Comment on se débarrasse de ta merde? Dis le, ou je te ferais passer un très bon moment, ma jolie.

Je m'étais rapprochée d'elle avec une voix plus suave. Non mais bordel, qu'est ce que je fous! Pouvoir de merde, je voulais juste m'assommer en voyant à quel point j'étais sous son contrôle. Je serrais de nouveau mon poing pour me ramener à la réalité, le sang commençant à sortir. Elle voulait me rendre folle, mais je ne serais pas sa marionnette, loin de là, pas comme son "prince" Eric, le vendeur de boisson qu'elle a dû charmer ou coucher avec pour avoir tout moins cher!