-Tu n’as aucun moyen de le faire. Et franchement,si tu crois que j’ai peur de ta menace, tu te trompes lourdement.

C'est qu'elle s'amusait, la salope, à ne pas se battre à la loyale et à tenter de me torturer. J'ai vécu pire que ça, c'est surtout mon honneur qui en pâtissait, mais dès que j'ai de nouveau le contrôle de moi-même, elle va me le payer cher. Et maintenant, elle me saisit le visage, et malgré tout, je ne pouvais rien y faire, à part l'écouter. Ce plaisir que je ressentais me dégoûtait, qu'elle me lâche bordel, ou qu'elle m'assomme, ça serait bien aussi.

-Tu ne peux pas lever la main sur moi, ou si…peut-être en essayant de me déshabiller, mais disons que globalement tu ne le peux pas.

Il suffisait juste de la déshabiller pour s'en tirer? Fallait le dire tout de suite! Je la mets nue devant tout le monde et hop, libérée, même si je doute que ça soit aussi simple. Ça tombe bien, l'intégralité de ma personne voulait la même chose, l'une pour me libérer de mon fardeau, et l'autre pour justement céder à son pouvoir, dans tout les cas, j'étais gagnante. Elle avait aussi senti que la paume de ma main saignait, mais ça, je m'en foutais et ça ne m'empêchait pas de continuer à serrer. Elle se mit alors en route, et, même si je voulais m'échapper, ce n'était pas dans ma nature, et surtout, je risquais de vivre avec ce fardeau encore longtemps si elle ne me l'enlevait pas. Il va falloir que j'arrive à la déshabiller pour rompre son pouvoir. Arrivant derrière elle, je jouais un peu de mon charme, me servant de son pouvoir comme un atout, sans perdre mon objectif de vue.

-Si tu veux te faire déshabiller, ça peut s'arranger, seulement...

Je m'approchais alors de son oreille, prenant une voix suave et séductrice.

-Tu risques de ne plus jamais vouloir te rhabiller avec moi... surtout quand je mène la danse.

Oui, c'était de la manipulation, je m'abaissais à son niveau, mais il était hors de question que je reste sous son emprise. Dès l'instant où je me serais libéré, ou après, s'il se passait quelque chose, je me tire et je chercherai à me venger d'elle plus tard, mieux préparée, maintenant que je connais son pouvoir de lâche.

Ne sois pas prétentieuse ma belle, je suis une succube, ce qui sous-entend également que je pourrais te faire beaucoup de choses qu’aucun humain ne pourrait jamais te faire.

C'était moi ou elle la prétentieuse? Avoir de l'expérience ne signifiait pas avoir la technique, et moi, je l'avais, oh que oui. Que ça soit en combat ou dans les domaines plus intimes, tout était une question de technique, rien de plus. Ses paroles me dégoûtaient et me tentaient, mais je voulais me libérer, coûte que coûte. Je serrais un peu plus mon poing pour me contrôler, surtout quand elle annonça la suite.

-Et puis on s’amuse à peine, on verra plus tard si tu as toujours envie que je te saute dessus après. Car je te rappelle que c’est censé être une punition pas une récompense.


Je riais nerveusement. Plus tard? Il n'y aura pas de plus tard. C'est maintenant, ou je fais en sorte de ne plus la supporter. Elle est chiante à toujours tout prendre à la légère, à croire qu'elle ne savait pas s'amuser. Son pouvoir servait à attirer tout le monde à ses pieds, car elle n'est pas capable de se battre ou de se défendre par elle-même. Tout recevoir par les autres, c'est tout ce que je détestais. Si physiquement, je devais avouer qu'elle était plutôt bien gaulée, mentalement, c'était typiquement le genre de personne que j'aimerais tuer. Je lui répondis alors.

-Tu sais, il y en a pour qui la punition est la récompense. Tu veux pas tester? Allez, dit moi oui, tu verras, ça va être agréable, ce douloureux plaisir. Et puis, je ne suis pas n'importe qui, tu crois que je vais m'épuiser facilement avec mon corps entraîné? Regardes moi mieux!

Je mettais clairement mes atouts en avant, mais je voulais juste me libérer. La manipulation, c'était le seul moyen de m'en sortir, la fuite était impossible et lâche. Je préférerais m'assommer et sentir la douleur sur mon crâne plutôt que de prendre mes jambes à mon coup et ne plus faire face à l'adversité. Elle est prétentieuse, moi je suis réaliste. Démone, succube, tout ça, ce ne sont que des mots. Pour moi, seuls les actes comptent.

-Alors, t'attends quoi connasse, tu vois pas que je m'offre à toi? Allez, je sais que tu ne cherches que ça, à t'amuser, ça changera de la tête de con que tu affiches depuis tout à l'heure. On fait ça, je me casse, tu fais ta vie avec tout tes "Eric", tes "Elsa", et tout les autres mecs et meufs avec qui tu cocufies ton copain aveugle, et moi, je retourne à ma vie ordinaire où je me défoule contre tout celles et ceux qui m'emmerdent ou emmerdent le boss. Alors sautes moi dessus!

Ça y est, elle me soûlait à nouveau. Mon monologue, malgré que je sois divisée à cause de son pouvoir, était plus cohérent, à croire que je commençais à m'habituer à son contrôle. Plus le temps passera, plus ça sera compliqué pour elle de faire de moi ce qu'elle voulait. Il y aura bien un moment où je serais suffisamment forte pour me libérer ou que son emprise soit trop faible.

-Le fait que tu parles encore ça, prouve que tu n’as strictement rien compris de ce qui t’a valu le fait que tu te fasses avoir aussi simplement.

Bla bla bla, toujours du blabla, jamais du concret. Allez quoi, on baise, elle fait son affaire, et moi je me casse, c'est tout! J'avais autre chose à foutre que de rester pour ses beaux yeux! Elle m'énervait, vraiment. Elle fait sa chaudasse qui se fait désirer, qu'elle assume! Je n'avais rien d'autre à dire, juste une furieuse envie de me casser et que son pouvoir s'estompe. Mon mental n'était pas encore assez fort, sinon, je pourrais résister à son emprise qui témoignait de sa lâcheté. Elle s'exprima alors, me faisant enfin entendre ce que je voulais.

-Déshabilles-toi.

-En pleine rue? T'as pas froid aux yeux toi. Allez, admire un peu.

Je riais avant de commencer à me déshabiller, en enlevant le haut, puis le bas. Il ne me restait que les sous-vêtements, mais elle pouvait voir une grande partie de mon corps. Ce n'était pas tout ça, mais je commençais à être curieuse, moi aussi. Qu'est ce que la pimbêche pouvait me cacher? Je ne vais pas me gêner pour le lui demander.

-Le spectacle te plaît chérie? Pourquoi ce changement d'avis? Pressée de retrouver ton copain et lui dire que t'es une sainte? Il n'arrive pas à te contenter peut-être? Tu auras plus de chances avec moi, mais dès qu'on aura fini, tu ne m'auras plus.

Je souriais en coin. Oui, j'aimais la provoquer. Elle voulait peut-être me déstabiliser en me mettant à moitié à poil? Malheureusement pour elle, je n'étais pas pudique, loin de là. Les autres pouvaient bien regarder, à la première remarque, ils s'en prenaient une. De toute manière, je leur laissais rarement le choix. Par contre, c'est quand elle veut la blondasse pour faire de même et que je puisse me casser. Elle a dit qu'il suffisait qu'elle se déshabille pour que je sois tranquille, mais si elle se montrait docile, peut-être que je lui donnerai un peu plus. Dans tout les cas, j'étais gagnante, il ne restait plus qu'à voir si elle voulait être gagnante aussi.