Tu es surpris quand Lucas te prend l’album des mains. Ça va, tu ne faisais que regarder… ! Il te dit alors qu’il faut se décider, car il est déjà trop sérieux en tant que roi. Il est énervé, on dirait, et ça ne te plaît pas. Tu ne comprends pas la raison. C’est juste un album.

« C’est vrai, preuve en est que tu peux l’être encore plus, c’est ce que je voulais dire. »

Tandis que tu lui réponds, il va ranger le scrapbooking ailleurs. Il t’explique alors que tu devrais lui demander avant, quand tu trouves ce genre de choses. « Viendra un jour où tu n’aimeras pas ce que tu trouveras ». Hm, qu’est-ce que ça peut faire ? Si tu fouilles, tu assumes les conséquences de tes trouvailles. Là en l’occurrence, il n’y a rien de grave. A moins qu’il te cache des choses très graves, tu te fiches bien de ce que tu peux trouver. Même des assassinats, ça ne te surprendrait pas. Il était agent secret, il s’est infiltré partout. Il n’a pas dû que faire ami/ami avec tout le monde. Donc qu’est-ce que ça peut faire, que tu aimes ou non ce que tu trouves ?
Quand il dit que l’infirmière ne s’étonnait même plus de le voir, tu réponds simplement :

« Tu la voyais après chaque mission parce qu’elle te plaisait ou parce que tu étais trop négligent lors des missions ? »

Lucas te répond entre autre qu’il aurait été suicidaire de s’intéresser à Raschelle, puisqu’elle était une succube et lui donner son âme ne faisait pas partie de ses projets. Heureusement. Il poursuit en disant que beaucoup de missions ont mal tournées, il ne s’en est donc pas toujours sorti indemne. Tu ne t’attendais pas à ce qu’il retire sa chemise pour te détailler chacune de ses cicatrices. Ça fait beaucoup. Des coups de couteaux, des traces de cigarettes, des tirs par balle, des points de sutures et des griffures… Tu t’approches un peu pour mieux voir. Le prix de ses résultats est clair sur sa peau, en tout cas. Tu poses un doigt sur l’une des brûlures de cigarette.

«  Ça devait être douloureux. Tu n’as jamais voulu arrêter malgré les blessures ? »

Tu ne sais pas comment il a fait pour continuer sans avoir peur pour sa vie, et sachant en plus à quel point il tient à sa famille… Mais il a choisi ce métier et les risques sont assez connus. D’ailleurs, pourquoi vouloir exercer ce métier ? Il avait d’autres moyens de connaître l’adrénaline.

« Tu avais les meilleurs résultats parce que tu faisais passer la mission avant toi ? »

Lucas ramène les assiettes et le couteau, puis il vous coupe deux parts. Tu t’installes à table, croyant que Lucas allait faire de même, mais il reste derrière toi et passe ses bras autour de tes épaules. Il se penche alors vers toi pour te souffler « Joyeux anniversaire mon petit vampire », et le rouge te monte aux joues. Autant pour son souffle dans ta nuque que pour ce surnom ridicule. Et mignon, il te plait bien. Il te fait également un bisou sur la tempe. Il veut que tu devienne entièrement rouge ?

« M-Merci. »

ça te fait vraiment bizarre, cet anniversaire. Tu aimerais complètement te détendre, mais il y a toujours cette boule dans ton ventre. L’appréhension que tout dégénère, encore et toujours.

« Assieds toi aussi, ça va me stresser que tu restes plantés là derrière moi. »

Une fois ceci dit, tu goûtes le gâteau et souris en sentant le parfum.

« Roman s’est retenu de faire une blague, donc. Il est très bon. »

A vrai dire, c’est possible que tu n’aies pas goûté meilleur gâteau. C’est un parfum que tu adores, et la peur ne te tord pas l’estomac au point de te faire vomir, comme c’est souvent arrivé. Personne ne te tapera parce que tu as fait une erreur le jour de ton anniversaire. Parce que tu es l’erreur. Perdu dans tes pensées, tu ne te rends pas compte que tu as commencé à trembler. Tu te reprends rapidement lorsque tu reviens à toi, gêné, et continue de manger.

Qu’est-ce que tu veux faire pour que la soirée qui arrive devienne ton moment préféré ? Tu ne réponds pas tout de suite, réfléchissant à ce que tu voudrais faire. Pendant ce temps, Lucas débarrasse son assiette et la nettoie.

« On pourrait… Aller se promener au bord de l’eau ? »

Il y aura peut-être un peu de monde puisque c’est le début de l’été, mais moins qu’au centre ville. Prendre l’air peut te faire du bien, surtout au bord de l’eau. Tu te lèves et débarrasses ton assiette au passage, pour le rejoindre à l’évier.

« Cependant, le changement ne se fera peut-être pas rapidement, Lucas. Tu m’aides beaucoup à être ici, maintenant, mais je… J’arrive pas à me débarrasser du passé d’un claquement de doigt, ça me tombe dessus quand je baisse ma garde. J’ai pensé que le gâteau était bon, et aussitôt j’ai pensé que je pourrais manger celui là sans que la peur me le fasse vomir. Hm, c’est pas très classe à dire. Enfin bref, de fil en aiguille… C’est rapide et ça part de rien. »

C’est difficile de lui expliquer ça, tu n’as pas envie d’en parler. Le problème c’est qu’il le faut, au moins pour qu’il comprenne un minimum tes réticences et le fil de tes pensées. C’est fatigant, tu préférerais que tout soit plus simple. Tu n’as pas envie que Lucas t’en veuille pour ça, ou qu’il ait l’impression de faire tout ça pour rien.

Tu laisses Lucas faire lorsqu’il te caresse la joue. Il te répond que ce n’est rien, que vous allez faire les choses à ton rythme. C’est sympa, mais s’il n’avait pas la patience ? Si toi tu trouves ça trop difficile ? Est-ce que tu ne l’emmerdes pas trop avec tes problèmes ? Pfff… Tais-toi. En effet, il ne peut pas l’imaginer et ce n’est pas plus mal. Il a asse avec ses propres fantômes. Il apporte ce « mieux » dont il parle. C’est léger, et tu ne garantis pas que tu seras de bonne humeur tout le temps (il l’a vu), mais c’est toujours ça. Tu regardes sa tenue, puis la tienne, quand il parle de s’habiller correctement. Il est bien habillé pourtant.

« Uh oui moi aussi. »

Tu vas donc te changer pour t’habiller avec des vêtements convenables. C’est à dire pas un jogging et un vieux t shirt miteux. Tu te coiffes un peu mieux aussi, tu n’as pas touché à tes cheveux depuis hier et ça se voit. Tu rejoins ensuite Lucas.

« C’est bon pour moi. »

Au fait, vous pourrez voir le coucher de soleil. Tu n’y avais pas pensé en proposant de sortir au bord de l’eau.

Lucas est habillé de manière beaucoup plus lumineuse que toi, étant donné que tu es vêtu tout de noir. Cette couleur retient bien la chaleur, mais c’est surtout celle avec laquelle tu es le plus à l’aise.
Vous sortez, et tu dois avouer que le soleil sur ta peau et un peu d’air frais te font le plus grand bien. Il ne fait pas assez chaud, mais tu as la montre pour corriger ça, et plus tu portes une veste. Vous êtes totalement à l’opposé avec Lucas, c’est assez drôle. Vous traversez le centre-ville jusqu’au fleuve, et Lucas te dit de ne pas hésiter si tu as envie de quelque chose. Hm… être ici avec lui te fait déjà plaisir, tu as surtout envie de vraiment profiter de ce moment avec lui. Tu glisses ta main dans la sienne tandis que vous avancez tranquillement.

Lorsque vous passez à côté d’un marchand de glace et autres encas, tu l’indiques à Lucas.

« ça te dit de prendre quelque chose ici ? »

Ce n’est pas très raisonnable, vous venez de manger du gâteau, mais osef. C’est ton anniversaire, tu fais ce que tu veux. Tu prends donc une glace à la mangue et… tu hésites. Lucas à le temps de choisir ce qu’il veut le temps que tu donnes le parfum. Mangue et cassis, voilà, très bien.