La glace de Lucas a un parfum étrange. Vanille reste classique mais Schtroumpf... C’est quoi ? C’est une épice, un type de viande transformée en glace ? C’est hyper chelou. Oui oui, tu devrais savoir ce que c’est depuis que tu es dans ce monde ! Pourtant, ça reste totalement étranger à ce que tu connais. Tu ne t’es jamais perdu dans le rayon des bonbons, à vrai dire. Quand tu y passes, c’est pour les tablettes de chocolat et tu ne regardes que ça. Dans ton pays, ce type de bonbons n’existe pas. La couleur bleue n’est pas très engageante.
Vous allez vous asseoir à une table, et Lucas fait alors remarquer qu’il y a beaucoup de monde dehors. Il trouve les humains bizarres. Dans tout ce beau monde, c’est lui le plus bizarre. Ça te fait rire un peu.

« C’est l’été et il fait beau, qui ne voudrait pas profiter du chaud à part les ours polaires ? »

Quand il te dit que ta glace a l’air bonne et demande s’il peut goûter, tu penches la tête et commences à répondre qu’il avait qu’à prendre la même. Heureusement, tu te rattrapes plutôt rapidement, et ça donne :

« T’av-euh hm oui si tu veux. »

Tu tends la glace vers lui, et il lèche le bord du cône. Il est toujours sexy, c’est fou. Tu regardes ensuite sa glace.

« Qu’est-ce que c’est « Schtroumpf » ? »

Selon la réponse, tu n’es pas sûr de vouloir goûter.

Lucas t’explique que les schtroumpf sont des bonbons, et donc que la glace doit être un mélange de bonbons, œuf et lait. Ça doit être très sucré, alors. Il te propose de goûter si tu le souhaites, et tu le fais donc puisque tu es curieux. Tu t’approches, mais au lieu de tendre la glace, Lucas t’attire vers lui et t’embrasse direct après. Longtemps. Tes joues sont rouges lorsque tu te recules, mais tu voulais profiter de ce long baiser. Tout ça pour découvrir qu’il te manque la moitié de ta glace.

« Comment… »

En goûtant la glace de Lucas, tu n’as pas fait attention à la manière dont tu tenais le cône. Une partie de ta glace est donc tombée dans le sac de quelqu’un qui passait à côté (tu vois le coulis à l’extérieur du sac), sans que la personne ne remarque. Merde. Toi ça te fait rien, il te reste encore une bonne partie donc tu t’en fiches. La personne risque de pas être très contente quand elle le verra, mais c’est pas ton problème. Tu continues de manger en ignorant le problème comme tu peux.

« Hm c’est pas très important. C’est spécial, schtroumpf. »

Ta tête dit clairement que tu n’aimes pas. Trop sucré, pas naturel.

« Tu aimes beaucoup le bleu dans ta nourriture ? »

Question comme ça. Son gâteau avait du bleu, sa glace aussi. Bleus et blancs, les deux.

- C’est sucré. Tu n’aimes pas beaucoup, je me trompes ?

Tu secoues la tête et réponds qu’effectivement, tu n’aimes pas. Justement parce que c’est trop sucré. Lucas te répond ensuite qu’il aime beaucoup le bleu tout court. Tu l’avais remarqué, à bien y penser il est très souvent entouré de cette couleur. Il ajoute qu’il ne connaissait pas ce parfum avant, Nahima le lui a fait découvrir et il a bien aimé. Concernant la vanille, c’est vrai qu’il ne doit pas en avoir chez lui. On peut trouver ce parfum chez toi, mais il ne fait pas partie de tes préférés. Il te demande ensuite si toi, c’est les goûts exotiques que tu adores. Tu hoches la tête.

« Oui, je préfère les goûts fruités, pas trop sucré. J’ai l’impression qu’il y a pas mal de nourriture trafiquée, ici, ou c’est trop gras, trop chargé. Tu trouves pas ? »

Tu as eu du mal à t’adapter à la nourriture, hors sang, ici. Rien à voir avec les plats chargés d’épices de chez toi, et on ne trouve pas les mêmes fruits ici. Ou pas de la même qualité. Tu entames le cône de la glace, et plus loin, la dame qui a reçu ta glace crie qu’elle comprend pas ce qu’il se passe dans son sac.

« Les gens peuvent être bruyants. »

- Si c’est vrai. Après, il y a plein d’endroits sympa. Tu aimes bien les épices toi non ? Achète indien c’est plein d’épices. Moi j’aime bien manger asiatique.

Tu y penseras la prochaine fois que tu commanderas à manger, tu n’as pas encore tester indien mais si Lucas dit que c’est plein d’épices, ça devrait te convenir. Tu devrais aussi acheter simplement les épices pour les mélanger à du sang. Même un mauvais sang peut être totalement changé s’il est bien assaisonné. Enfin, tant qu’il n’est pas rendu imbuvable à cause de l’alcool ou la drogue, évidemment. Auquel cas ça revient au même que de boire et se droguer directement. Quant au fait qu’il aime manger asiatique, tu l’as remarqué la dernière fois. Ce n’est pas très étonnant puisqu’il y a beaucoup de poissons.

Lucas jette son cône réduit en miette par terre, et ça t’étonne un peu. Ce n’est pas jeté, mais tu ne pensais pas qu’il le jetterait. Il faut espérer que les oiseaux bouffe tout, sinon bonjour le ménage pour l’employé de la boutique de glace. Quand la dame crie et que tu t’en plains, Lucas te dit que tout le monde a ses raisons et tu ne préfères pas dire que tu connais celle ci. Tu termines ta glace, et vous bougez pour vous approcher du canal.

« Tu ne l’as pas vu depuis longtemps parce que tu n’es pas venu depuis des lustres. »

Quand il propose indien, tu acquiesces.

« Je veux bien, ça doit être bon si c’est très épicé. Mais hm, tu aimes bien les épices, toi ? »

Vous continuez à marcher sur le bord de la rive, et le soleil descend doucement dans le ciel qui se teinte petit à petit d’orange. C’est beau, et vous êtes bien là tous les deux.

S’il n’est pas habitué à manger épicé, ça va être très drôle à voir lorsque vous serez au restaurant . Certes, certaines ne sont pas très fortes mais si c’est comme chez toi, la notion de forte ou pas ne convient pas vraiment aux palets non habitués.
Lorsqu’il s’assoit au bord du canal, tu t’assois à côté. Vous pouvez profiter pleinement du coucher de soleil ainsi, ce que Lucas a l’air de beaucoup apprécier.

« Quelle poésie. Personnellement j’aime bien voir le monde en feu, et je me demande si on peut vraiment atteindre le royaume des morts en arrivant là où le soleil se couche. »

Pas si poétique, voire carrément sinistre. Il pose sa tête sur ton épaule et tu le laisses faire, ça te plaît. Ta réaction n’est pas aussi neutre lorsqu’il dépose un baiser dans ton cou. Tu frissonnes et rougit.

« Toi aussi. C’était plus pareil sans toi, ça fait bizarre. »

Bizarre que tu ne te satisfasses plus autant d’être seul. Vous restez ainsi un long moment, confortablement installé l’un contre l’autre. Le soleil n’est pas long à descendre, tu as toujours l’impression qu’il suffit d’être distrait un moment pour qu’il disparaisse jusqu’au matin.

« C’est trop rapide. »

-Il y aura toujours des milliers de couchers de soleil, allons au restaurant indien plutôt, histoire d'être sur d'avoir une table non?

C’est vrai, mais ces couchers de soleil ne se feront pas tous en sa compagnie. Vous vous levez, puis tu suis Lucas sur le chemin du restaurant indien. Tu ne vois pas où il est, tu ne t’es pas assez intéressé à ce genre de choses depuis ton arrivée ici. Entre le manque d’argent, le manque de temps, et le manque d’envie, tu étais loin d’y mettre les pied. Il faut dire qu’en plus, ça n’a rien de génial d’aller seul au restaurant, tu t’y sentirais trop mal à l’aise.

Une fois là-bas, tu laisses Lucas s’occuper de parler au serveur, lui demandant simplement une table qui ne soit pas trop entourée de monde. Il vous installe donc dans un coin tranquille avant de vous donner les menus. Tu ne le regardes pas tout de suite, occupé à regarder ton environnement. Ensuite, tu ne mets pas longtemps à faire ton choix dès que tu t’intéresses aux plats.

« Je vais prendre de l’aloo gobi et hm, des samoussas. Et toi ? »

Est-ce qu’il y trouve son compte, dans cette variété d’épices ?

Quand Lucas demande si tu veux boire quelque chose, tu hausses les épaules en y réfléchissant. Le restaurant a bien des recommandations pour accompagner ses plats, non ? Tu demandes donc au serveur lorsqu’il repasse, et il vous conseille l’un des vins rouges de la carte. Après avoir vu avec Lucas si ça lui convenait, vous prenez une bouteille. Que ça lui aille ou pas tu aurais pris un verre de toute façon. Tu hoches la tête quand il dit que l’endroit est très beau.

« C’est très travaillé, c’est vrai. »

L’ambiance est colorée, très décorée. Tu aimes bien, ça rappelle vaguement la chaleur de chez toi et le besoin de tous de mettre de la couleur partout. Ici, c’est quand même un peu mieux dosé que dans certains établissement que tu as visité. Sérieusement, de quoi rendre aveugle n’importe quel touriste. Le serveur revient avec des verres à pied et la bouteille, avant de repartir à ses affaires. Tu te sers d’abord, avant de servir Lucas. Erh. Super, bravo la politesse et vive le manque de savoir être. Tu lui donnes donc le verre que tu viens de remplir puis remplis l’autre. Bien sûr, des gouttes ont volé un peu partout autour des verres. Un jour tu feras les choses correctement. Ce jour n’est visiblement pas arrivé. Tu soupires légèrement en voyant le carnage et bois ton verre pour l’ignorer.

« Il est bon. »

Le serveur arrive peu de temps après avec les plats, qu’il dépose tant bien que mal devant vous. Tu as joué avec tes couverts et ta serviette en attendant ton assiette, comment dire que l’espace est un peu envahi. Tu libères donc rapidement ton coin de table.

Si Lucas remercie le serveur d’avoir apporté les plats, toi tu ne dis rien. Vous mangez tranquillement et lorsque vous finissez, Lucas te caresse doucement la main. C’est agréable. Tu le laisses faire, baladant également tes doigts entre les siens. Il te demande si tes semaines se sont bien passées et si tu ne t’es pas trop ennuyé. Putain… Un peu embarrassé, tu ne lui rends pas son sourire et regardes ailleurs.

« Hm… Non, ça va. Mine de rien c’est passé vite. »

De là à dire que ça s’est bien passé… Tu n’as pas non plus envie de lui dire que t’as passé tes semaines à faire le gros tas dépressif qui n’a même pas assez de motivation pour tenter le suicide. C’est pas terrible du tout et à force, tu crains que son avis sur toi se détériore totalement. Tu es distrait un instant par le serveur qui emporte vos assiettes vides pour en ramener des pleines, puis tu bois un peu de ton verre avant d’ajouter.

« ça allait, comme d’habitude. J’ai failli me faire virer, au final le patron a simplement réduit mes heures. »

Parce que tes retards et oublis sont pires que d’habitude.

« Et toi ? Tu as fait autre chose que travailler ? »

-ah ? Je sais pas si du coup c’est une bonne chose pour toi ou non.

Tu secoues la tête pour dire que non, ce n’est pas une bonne chose. Ça veut dire un salaire réduit alors qu’il n’était déjà pas fameux, et l’évidence douloureuse que tu es vraiment un incapable. Tu ne le lui dis pas et attends simplement sa réponse à ta question. Il te demande si penser à toi, ça compte. Eh bien… Euh… A vrai dire tu saurais pas répondre, tu souris bêtement quand il dit ça. Il ajoute ensuite que pas vraiment. Il a parlé à Roman, joué avec ses frères et sœurs et repris le sport. Tu es curieux de savoir ce qu’ils ont dit entre eux, et content de savoir qu’il fait du sport plutôt que de seulement travailler.

Tu n’as pas l’occasion de lui répondre car, d’un coup, il devient tout rouge. Ah, une épice forte ? Ça te fait rire, même si tu grimaces légèrement quand il prend le vin pour apaiser le feu sur sa langue. Du pain aurait été mieux, mais il n’y en a pas sur la table. Vous devriez en demander quand un.e serveur.euse passera. Tu ris encore quand il dit qu’il ne s’attendait pas à ça.

« Le piment, sûrement. Tu es encore tout rouge. Il faudrait du pain. »

Tu as quand même envie de voir si c’est si épicé que ça, donc tu pioches un morceau dans son assiette pour goûter. Ça pique un peu, c’est très bon. S’il veut comparer avec ton plat, il peut, mais ça risque de ne pas lui plaire. En plus du piment, il y a du curcuma, du cumin, du curry, du paprika…

« De quoi vous avez parlé, avec Roman ? C’est bien que tu reprennes le sport le matin, en tout cas. Bien mieux que de rester éternellement à ton bureau. »

Tu soutiens le regard de Lucas quand il te fait comprendre ses intentions pour plus tard, amusé. Il interpelle ensuite le serveur pour lui demander du pain, puis il semble étonné en te voyant manger dans son plat. Tu ne sais pas si c’est parce que tu lui as piqué de la bouffe ou parce que tu manges le plat épicé comme s’il s’agissait d’un carré de chocolat.

- Tu m'étonneras toujours.

« L’habitude. »

Ils ont parlé de toi, avec Roman. Ça ne te plaît pas et ça se voit sur ta tête, mais tu crois réussir à sauver les apparences. Qu’est-ce qu’ils ont dit ? Tu n’es pas surpris concernant les épées, évidemment que ton frère trouvera un moyen d’en parler avec n’importe qui. Encore plus avec ton copain. Tu hoches la tête lorsqu’il demande si ton plat te plaît.

« Oui, c’est très bon. Et donc, qu’est-ce que tu as comme nouvelles ? Tu n’aurais peut-être pas dû le lancer au sujet des épées, il ne se tait jamais une fois qu’il commence. C’est très long. »

Tu t’es déjà endormi pendant qu’il t’en parlait mais tu ne peux rien dire, il a fait la même lorsque tu lui parlais de réactions moléculaires. Tu termines ton verre et t’en sers un autre. Ça commence déjà à monter mais le plat cale suffisamment pour éponger. Tu es d’ailleurs loin d’avoir terminé. Lucas a entamé le pain, à côté.

« C’est mieux ? »